Mon échange Erasmus+ au Maroc

Fin 2015, quand on m’a sollicité pour demander si un séjour au Maroc pourrait m’intéresser, je me suis dit : « Pourquoi pas ? » L’année universitaire de 2015–2016 étant très chargée, il fallait seulement fixer, puis aménager un créneau un peu plus avancé dans le temps. Une autre chose à prendre en considération était l’emplacement du Ramadan, les activités dans une société musulmane telle que l’est celle du Maroc se transformant et se ralentissant lors de ce mois de jeûne. Le déplacement a finalement eu lieu du 15 au 22 mai 2017.

Mon séjour à Tétouan et à Tanger comme l’hôte de l’Université Abdelmalek Essaâdi a été marqué par la chaleur. Au niveau du climat, certes : le temps était comparable à l’été finlandais – mais avant tout la chaleur humaine. Le Maroc a su répondre à sa réputation d’un pays hospitalier et accueillant.

À mon arrivée, un des chauffeurs du campus de Tétouan m’a ramené de l’aéroport de Tanger à Tétouan à une heure de route à travers des paysages montagneux. La ville se situe coincée à l’extrémité ouest du massif du Rif. On m’avait pris une chambre dans un bel établissement hôtelier à la lisière de la ville.

Le lendemain, la première journée entière de la visite, le Professeur Ahmed EL MOUSSAOUI, vice-président de l’Université Abdelmalek Essaâdi chargé de la recherche scientifique et de la coopération Internationale est venu me chercher à l’hôtel pour me ramener au bâtiment de la Présidence, qui loge l’administration centrale ainsi qu’un amphithéâtre. Mme. Imane RAISSOUNI, chargée des relations anglophones, recherche scientifique et coopération internationale y a présenté l’établissement, qui encadre quelque 86 000 étudiants et 1 500 employés dont 950 enseignants chercheurs sur plusieurs campus dans le nord du pays, notamment à Tétouan (y compris  Martil), Tanger et Larache. Après l’arrivée du thé (à la menthe et sucré, selon l’habitude du pays) et des petits gâteaux, c’était à mon tour de donner une présentation générale sur UEF. Le président en personne, le Professeur Houdaifa AMEZIANE s’est introduit, et on a pu échanger, aussi bien des idées que des cadeaux. Il m’a chargé de transmettre à la direction de l’UEF son souhait de voir renouveler la convention bilatérale qui touche à son terme. Sur ma question, le Président a affirmé que la commande du français n’est pas indispensable pour un séjour d’échange à l’UAE.

La Présidence

Deuxème de gauche : M. El Moussaoui, au milieu : M. Ameziane, et à son cöté Mme Raissouni.

Après notre rencontre, M. EL MOUSSAOUI m’a accompagné pour un tour guidé sur le campus. En route, nous avons vu Kamal Eddine EL KADIRI, directeur de l’École Nationale des Sciences Appliquées, qui nous a fait voir ses beaux locaux.

Vu la forte montée des effectifs due à la croissance de la population, il y avait une activité de construction et d’aménagement importante aux deux campus de Tétouan et de Martil. Comme clôture de la journée du travail, j’ai été invité – comme chaque jour à Tétouan – à déjeuner avec les collègues. Un moment de partage et de discussions fructueux accompagné des délices de la cuisine marocaine.

Le jour suivant, Madame RAISSOUNI est venue me chercher à l’hôtel pour me ramener à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines à Martil, une petite ville au bord de la mer à 10 km de Tétouan. Mon hôte, Le Professeur Mohammed Saâd ZEMMOURI, Doyen de la Faculté m’a fait visiter les locaux, y inclus la bibliothèque, abritant plus de 100 000 volumes dont le catalogue est en voie de numérisation. Et voilà la surprise des retrouvailles ! On a découvert que j’avais croisé Mme Ouafae GORTFI au même colloque sur Le Clézio il y a une douzaine d’années, et que nous avions publié dans les mêmes actes.


Le campus à Tétouan

À cause du temps de préparation des examens de fin d’année (qui avaient déjà commencé en partie), il y avait moins d’étudiants que d’habitude sur place. Mes hôtes se sont inutilement excusés du faible effectif : lors de mes deux interventions, la salle était pleine et la discussion vive. Après, nous nous sommes retrouvés à table, plusieurs enseignants-chercheurs des domaines de la langue et de la littérature, dans une discussion engagée, où nous avons tous exprimé le désir de former des projets en commun.

Jeudi, le chauffeur est venu me chercher pour me déplacer à l’École Supérieure Roi Fahd de Traduction à Tanger, où le Directeur Nouredine CHAMLALI nous attendait avec son équipe. C’était avec un intérêt particulier que je m’y suis rendu, pour voir l’établissement de mes trois étudiants en échange marocains.


L’École Supérieure Roi Fahd de Traduction

Ma présentation sur l’UEF a suscité beaucoup d’intérêt et les questions très précises des étudiants ont dévoilé une véritable réflexion sur les modalités pour succéder aux camarades actuellement en Finlande.

Après un tour guidé par le chef d’établissement dans les locaux modernes et bien équipés, notre entretien s’est poursuivi au repas.

Vendredi, on m’a invité à la cérémonie de clôture du projet Tempus CREMAR, destiné à ravager le terrain pour l’implantation du système LMD au Maroc, dans le but de faciliter encore la mobilité estudiantine vers l’Europe. Après, on a pris le couscous du vendredi, de légère inspiration du Ramadan, qui était en passe de commencer.

M. EL MOUSSAOUI a sollicité un de ses doctorants de me faire voir l’ancienne Médina, puis, le soir, il nous a ramenés en voiture pour une balade sur la promenade au bord de la mer, la Corniche de Martil.

Samedi, le chauffeur m’a ramené à Chefchauen dans les montagnes, à une heure de route sinueuse à travers des paysages majestueux. Nous avons visité la célèbre source ainsi que l’ancienne Médina, avec ses portes et murs bleus caractéristiques de cette ville autrefois interdite aux chrétiens.


Chefchauen

Le lendemain, le chauffeur m’a amené à Tanger, où le chauffeur mis à ma disposition par M. CHAMLALI m’a fait voir les principaux sites de cette ville mythique – le bord des mers : l’Atlantique d’un côté et la Méditerranée de l’autre, ainsi que la Grotte d’Hercule. Tanger a paru une ville internationale et moderne, en forte croissance.

Une ruelle dans l’ancienne médina de Tétouan

Le voyage a fini comme il a débuté : tôt le matin, le chauffeur m’attendait à l’entrée de l’hôtel pour me déposer à l’aéroport, avec des souhaits chaleureux de retrouvailles un jour, inshallah.

L’expérience de la semaine passée au Maroc est inoubliable. Un dépaysement en pair avec des rencontres humaines et des nouvelles connaissances dont je vais garder le souvenir dans mon cœur.

 

Fredrik Westerlund