Why I stopped my sound diary on the 3rd day

Text, picture & sound: juL McOISANS
The sound diary is one of the protocols we use in this village survey with local school children. Like any good student, I started mine on the first day of arriving in Lesconil, noting the first and last sounds I heard during the day, as well as the most and least pleasant ones.
But as I went to bed on the second night, I could still hear the same low-frequency humming of the mechanical ventilation that I had heard the night before.
In the morning, I was awoken in the middle of a dream by the sound, which I imagined was trawlers leaving the harbour for a day of fishing. I thought it must be 5 or 6 am. However, as I listened more closely, I noticed something strange about the sound: it wasn’t decreasing, as it should have been for boats sailing away. I realised it was, once again, the steady, breathless, ubiquitous and discreetly enveloping motorised ventilation of the contemporary-designed apartment we had rented. I also realised that it would be the first and last sound I would hear all week, and the most unpleasant one.
But what about the most pleasant sound of the day? I slowly got the feeling that the questions in this sound diary belonged to an outdated protocol. Even today, we can be confronted with such basic quantitative enquiries (more or less pleasant), but Cresson’s research has been developed on more qualitative methodologies precisely to avoid this poor scale of judgement. So what is the point in pretending that one sound is pleasant and another is not?
Let’s consider one of the most common sounds in Lesconil: the sound of motorbikes passing by. Most people find this sound unpleasant, disturbing and irritating. Moreover, it bears little resemblance to the soundscape of a coastal village, to the extent that we have even excluded it from our perceptions and memories. Yet it is present in our archives from the year 2000 and still is today, so we could consider it one of Lesconil’s soundmarks.
From this vantage point, we can observe the local youth and their rituals.
Pursuing the investigation, we discovered the place in town where these young motorised people used to meet. We were told that some of them even tampered with the exhaust of their machines to make a louder or different filtered noise. Finally, when talking to older people (those who complain about this unpleasant sound), some of them admitted that they did the same in their teenage years and loved it! So… pleasant or not?
To conclude this brief reflection, let’s consider an example that relates to Heikki’s questions about ambient music. At first glance, music could be classed as a pleasant sound. Whether you like a particular style of music or not is not the point here, but let’s consider that we don’t play or put music on to be unpleasant, even with a punk attitude.
However, when we consider background music and all the muzak we can hear in many bars, restaurants and other public places, it is interesting to note that most people don’t listen to it and filter it out of their conscious perception. In some situations, such as when you’re having an intimate conversation with someone, music can be a distraction. Is it sonic pollution?
Strange, isn’t it? If we minimally define music as ‘any organised sound you listen to’, then in these circumstances, organised music becomes something you avoid listening to.
Is it pleasant or not?
It is at this point that my personal socio-musicological musings begin…
Sound illustration:
Motorbikes passing in front of the Quincy terrasse & at the end, the background music inside the bar.
http://cressound.grenoble.archi.fr/son/LesconiL2025/250503_motorcycles.mp3
juL
may 2o25
French translation
Pourquoi j’ai arrêté mon journal sonore au 3ème jour
Le journal sonore est l’un des protocoles que nous utilisons dans cette enquête villageoise avec les écoliers locaux. Comme tout bon étudiant, j’ai commencé le mien le premier jour, en arrivant à Lesconil, en notant le premier et le dernier son, le son le plus agréable et le moins agréable que j’avais entendu pendant la journée.
Mais en me couchant le deuxième soir, j’ai eu dans les oreilles le même bourdonnement de basses fréquences de la ventilation mécanique que la nuit précédente. Le matin, j’ai été réveillé en plein rêve par le bruit – que j’imaginais – de chalutiers quittant le port pour une journée de pêche. Je pensais qu’il devait être 5 ou 6 heures du matin. Mais en écoutant attentivement, j’ai remarqué quelque chose d’étrange dans ce son : il n’était pas dicréant, comme il aurait dû l’être pour des bateaux qui s’éloignaient…
J’ai réalisé qu’il s’agissait encore et toujours de la ventilation motorisée de l’appartement contemporain que nous louons sur BnB : régulière et haletante, omniprésente et discrètement enveloppante. J’ai également réalisé que c’était et serait le premier, le dernier et le plus désagréable des bruits que j’entendrais tout au long de la semaine.
Qu’en est-il du son le plus agréable de la journée ? J’ai peu à peu eu le sentiment que les questions de ce journal sonore relevaient peut-être d’un protocole dépassé. Aujourd’hui encore, nous pouvons être confrontés à de telles enquêtes quantitatives basiques (plus ou moins agréables), mais les recherches de Cresson se sont développées sur des méthodologies plus qualitatives, précisément pour éviter cette pauvre échelle de jugement. Après tout, à quoi bon prétendre que tel ou tel son est, ou n’est pas, agréable ?
Prenons l’exemple d’un des bruits les plus courants que l’on peut entendre à Lesconil : le passage des motos. La plupart des gens le trouvent désagréable, dérangeant, irritant. De plus, il correspond si peu à l’image sonore d’un village côtier, que nous l’avons même évacué de nos perceptions et de nos mémoires. Pourtant, elle est présente dans nos archives de l’an 2000, et l’est encore aujourd’hui, si bien que nous pourrions la considérer comme l’un des repères sonores de Lesconil. En l’écoutant de ce point de vue, elle témoigne de la vie et des rituels de la jeunesse locale.
En poursuivant l’enquête, nous avons découvert l’endroit en ville où ces jeunes motorisés ont l’habitude de se retrouver, on nous a dit que certains d’entre eux trafiquent même le pot d’échappement de leur machine pour faire un bruit filtré plus fort ou différent, et enfin, en discutant avec des personnes plus âgées (celles qui se plaignent de ce son désagréable), certains d’entre eux admettent qu’ils faisaient la même chose dans leurs années d’adolescence, et qu’ils adoraient ça !
Alors… agréable ou pas ?
Terminons cette brève réflexion par un exemple inverse, qui peut être mis en relation avec les interrogations de Heikki sur la musique d’ambiance. A priori, la musique peut être considérée comme un son agréable. Que vous aimiez ou non tel ou tel style de musique, là n’est pas la question, mais considérons que nous ne jouons pas ou ne mettons pas de la musique pour être désagréable (même avec une attitude punk).
Cependant, lorsque nous pensons à la musique d’ambiance et à toutes les diffusions publiques de muzak que nous pouvons entendre dans de nombreux bars, restaurants et autres lieux publics, il est remarquable de constater que la plupart des personnes actuelles ne l’écoutent pas, l’évacuent de leur perception consciente. Dans certaines situations, par exemple lors d’une conversation intime avec quelqu’un, la musique peut devenir une perturbation.
Une pollution sonore ?
Étrange, non ? Si l’on définit a minima la musique comme « toute organisation sonore que l’on écoute », ici, dans ce genre de circonstances, la musique organisée devient un phénomène que l’on évite d’écouter…
Est-ce agréable ou non ?
C’est ici que commencent mes réflexions socio-musicologiques personnelles…
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)